L'un des plus formidables abîmes de Franche-Comté. S'ouvre sur la gauche de la route de Dournon, au milieu d'un bouquet d'arbres sur un terrain privé. L'orifice forme un vaste entonnoir d'environ quarante mètres de diamètre présentant des parois inclinées terreuses.
Le gouffre est une ancienne perte majeure comportant une pente inclinée dans sa première partie jusqu'à un palier vers -20 m de profondeur.
Entre -20 m et -40 m environ, puits en diaclase de 20 m de long pour 8 m de large.
Vers -40 m, on débouche dans le plafond d'une salle d'effondrement de 120 m de long pour 60 m de largeur présentant un talus orienté E.O. menant au point bas à 117 m.
Des blocs massifs et de l'argile colmatent le gouffre dans cette direction. La salle est la plus vaste du département, l'une des plus volumineuses du pays. A l'Est de la salle, un affluent important débouche d'une diaclase formant un méandre de 5 m de hauteur. Cet affluent, selon le débit, peut former un lac à sa base de niveau variable. On l'atteint par une corde installée en tyrolienne ou par escalade en artificiel. Il s'agit d'un méandre de 3 à 5 m de haut pour l à 2 m de large entrecoupé d'obstacles tels que voûte mouillante, galeries supérieures. Très sinueux, l'affluent long de plusieurs centaines de mètres aboutit à un siphon à la cote 107 m. La provenance des eaux est inconnue, il semblerait que les pertes du Lion du Haut dans les environs du pont du Diable en soient l'origine. Une coloration à la rhodamine au fond du gouffre en 1977 par Tissot-Tresse du Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Besançon dans le cadre d'une thèse a mis en évidence la liaison avec la source du Gyps à Nans Sous Sainte Anne, lieu de réapparition du colorant. La distance est de 2300 m avec le point d'injection, la profondeur depuis le fond du gouffre jusqu'à la source est d'environ 150 m.